Hello à toutes et à tous 🤠
Aujourd’hui, un article un peu différent de ce que j’ai fait jusqu’à présent mais qui rentre dans ce que je veux vous proposer, parce que c’est lié au contenu qui m’intéresse et aux personnes que je veux rassembler. Cet article pourrait être un résumé de mes conseils à un ami, ou plutôt des ressources et pistes à explorer pour trouver une idée et se lancer.
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Je lis et réponds à tout le monde :)
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🔍💡Entrepreneurs: comment trouver l’idée ?
Avec Goodfellaws, j’ai déjà parlé - et je continuerai à le faire - des aspects juridiques et fiscaux de la création, du développement et de la vente d’une entreprise.
Dans l’entreprise, ce qui m’intéresse, à titre personnel, c’est surtout la création de valeur(s) et avant de développer, d’optimiser et de transmettre, il faut d’abord créer. Cette phase “en amont” est nécessaire et je vois encore beaucoup trop de personnes dire ou écrire qu’elles aimeraient entreprendre mais qu’elle “n’ont pas d’idées” ou bien d’autres personnes qui au contraire, ont une idée et sont réticents à en parler de peur qu’on ne la leur vole.
Pour commencer, quelques points que j’ai pu observer et que je trouve important de rappeler parce qu’ils sont “débloquants” :
Une idée n’est pas une entreprise.
Toutes les idées ne se valent pas, certes, mais l’idée seule ne vaut rien.
Une idée ne peut être protégée, mais il faut en parler.
Les idées ne sont pas nécessairement une innovation majeure.
Les idées sont partout, il faut (bien) les chercher.
Une idée est (très) rarement une opportunité à 1 milliard.
Oublier les idées reçues : “l’idée (seule) n’est rien”
Vous avez dû déjà lire ou entendre auparavant que l’idée ne vaut rien, que ce qui compte, c’est l’exécution de cette idée, autrement dit, comment on va mettre cette idée en oeuvre : une vision, une ambition, une équipe, des financements, une stratégie de marketing, des commerciaux différents donneront un résultat bien différent pour deux personnes ayant la “même idée”.
Cette scène du film The Social Network est assez marquante de ce point de vue.
“Si vous étiez les inventeurs de Facebook, vous auriez inventé Facebook.”
Même si le move de Mark Zuckerberg peut être discuté, on peut reconnaître que c’est assez implacable comme argument.
L’idée seule ne vaut rien, oui et non.
Parce qu’elle existe certainement déjà. En cherchant bien, on se rend souvent compte que l’idée ayant germé dans notre esprit, a priori géniale et inédite, est déjà prise en charge.
Parce qu’elle est mauvaise. Si elle n’existe pas, c’est souvent qu’il y a une bonne raison. Peut être qu’elle n’existe plus, parce qu’elle n’intéresse personne ou qu’elle n’est pas viable.
Mais toutes les idées ne se valent pas. Avec l’idée, il faut prendre en considération le marché qu’elle adresse, le problème auquel elle répond et l’importance des signaux faibles.
"Les signaux faibles sont les éléments de perception de l’environnement, opportunités ou menaces , qui doivent faire l'objet d'une écoute anticipative, appelée veille dans le but de participer à l'élaboration de choix prospectifs en vue d'établir une stratégie et de réduire l'incertitude" (Wikipédia)
Ce n’est pas pour rien si des tendances émergent, que plusieurs projets se lancent sur un même marché au même moment. Très souvent, au départ ces idées répondent à un besoin spécifique (une niche) et ne sont diffusées qu’auprès d’un public très restreint : Google était le moteur de recherche de Stanford, Facebook était le réseau social d’Harvard, les crypto-monnaies étaient utilisées par les cryptographes cypherpunks.
Amazon est certainement la meilleure leçon de ce point de vue. Je vous invite à voir cette interview de Jeff Bezos de 1997 qui avait déjà, il y a presque 25 ans (concrètement, j’avais 1 an) une vision très précise.
Il y explique qu’il travaillait pour un hedge fund comme analyste, donc une position assez confortable et il a démissionné quand il a découvert dans des rapports que l’usage d’internet avait une croissance de 23% par an. À l’époque, très peu de secteurs avaient une telle croissance. Il a donc voulu construire une stratégie autour de cette opportunité et il s’est demandé : quel bien peut être vendu en grande quantité ? Il s’est rendu compte qu’il y avait plus de titres de livres que d’articles dans n’importe quelle catégorie de bien de consommation. C’est comme ça qu’Amazon a commencé, en vendant des livres sur internet.
Pourtant, toutes ces idées n’étaient que des signaux faibles, dans un environnement particulier, auprès de personnes spécifiques. Ce qui a de la valeur, c’est ce que ces personnes ont perçu, ont vu et ce qu’elles en ont fait.
Paradoxe : l’idée ne peut être protégée mais il faut en parler
Une idée d’entreprise n'est pas protégeable en tant que tel, en droit français en tout cas. La Cour de cassation nous dit par exemple que les idées sont “de libre parcours”. Autrement dit, elles appartiennent à tout le monde, parce que chacun est doté d’un cerveau et est libre de penser, il peut penser à la même idée.
En revanche, ce qui est protégeable, c’est la forme sous laquelle s’exprime cette idée. Autrement dit, une marque peut faire l’objet d’une protection, de même qu’un brevet, un dessin, un modèle, de plus un contenu est protégé par le droit d’auteur. L’Inpi propose une application, très bien faite qui vous guide pas à pas selon les actifs que vous voulez protéger: un nom d’entreprise, un algorithme, un logo, votre code source, votre slogan, votre base de données…
Concrètement, au départ, lorsqu’on a simplement une idée, même si on l’estime bonne et d’une grande valeur avec un très gros marché, il n’y a pas vraiment de moyen juridique de se protéger. Pourtant, il est souvent nécessaire d’en parler :
À des clients : pour évaluer l’intérêt de votre solution
À des associés potentiels: parce que vous n’avez pas toutes les compétences nécessaires pour développer le projet (et c’est normal)
À des investisseurs : pour réaliser ou accélérer le développement de votre idée
Juridiquement, vous pourrez signer un accord de confidentialité ou non-disclosure agreement (NDA). Mais en pratique, un contrat peut être violé et le contentieux peut être long, ce qui est à l’opposé d’une exécution rapide et efficace de l’idée, qui demeure la meilleure solution de protection.
Pour la métaphore, on dit que l’avion est plus en sécurité quand il est en vol que quand il est au sol, alors faites décoller votre idée pour la sécuriser.
Pour trouver l’idée, il n’y a qu’à chercher
Trouver un problème
“ Your solution is not my problem “
Une bonne idée est une idée qui intéresse des personnes et qui crée de la valeur.
Plutôt que de passer 6 mois (ou plus) enfermé à créer ce produit ou ce service, le plus abouti possible, avec toutes les fonctionnalités que vous voulez, sans aucun bug, il est important de savoir si elle répond à un besoin, si elle est utile, si elle intéresse des gens.
Une bonne idée, c’est-à-dire une idée qui réponde à un besoin et pour laquelle des personnes sont prêtes à payer, part souvent d’un problème. On peut se dire que plus le problème est récurrent et frustrant et plus les personnes seront prêtes à payer puisque vous leur rendez service.
Un bon moyen de trouver une idée est donc d’identifier vos propres frustrations du quotidien ou celles de votre entourage ou bien même d’interroger des inconnus en leur demandant un peu de leur temps pour comprendre comment les aider. L’idée sera de trouver la bonne solution, pour répondre à ce problème.
Pour un même problème, il peut y avoir une multitude de solutions. Il est très facile de trouver des solutions, mais plus dur de trouver un problème qui compte.
Pour commencer, il est très facile de réduire cette solution à sa plus simple expression en construisant un Minimum Viable Product (MVP), c’est à dire concrètement de prendre la fonctionnalité essentielle de votre solution et de le construire le plus simplement possible.
AirBnb : on peut se dire qu’en 2008 on était a priori réticents à dormir chez un inconnu, pour tester, les fondateurs ont loué un matelas gonflable dans leur colocation à San Francisco
Uber : on peut se dire qu’être chauffeur de taxi est un métier et on peut être réticent à monter en voiture avec un inconnu, pour tester les fondateurs appelaient eux mêmes des chauffeurs pour les utilisateurs
P.S.: si vous vous dites que c’est beau tout ça mais que c’est inaccessible, et plus facile parce qu’ils étaient en Californie : l’idée d’Uber a en fait émergée à Paris, alors que les fondateurs cherchaient un taxi
Trouver une opportunité
“Les opportunités, c’est quoi ? Une opportunité, c’est : une rencontre qui tombe à pic, une information qui tombe à pic, une demande qui tombe à pic”
Pour illustrer ce point je me suis souvenu d’une vidéo, très courte, que j’avais vu en 2014 et qui m’a marqué, elle a presque 10 ans mais elle est très actuelle.
Philippe Gabilliet vous explique comment avoir de la chance, ou plutôt comment créer des opportunités. Je vous recommande ses contenus sur Youtube et vous laisse méditer sur la phrase de la fin :
“le meilleur moyen de rencontrer une opportunité, c’est d’en être une soi-même”
En pratique, ici, pour ce qui nous intéresse, trouver une opportunité nécessite d’être à l’écoute, d’être attentif. Une opportunité peut être un problème qui n’est pas satisfait, ce qui nécessite l’empathie nécessaire pour faire l’effort de se pencher sur les attentes, les besoins, les frustrations et comprendre pourquoi le problème n’est pas satisfait ou mal adressé à l’heure actuelle.
Proposer une solution qui existe à l’étranger sur un autre marché, proposer une solution plus rapide, ou moins cher ou bien avec une communication et une image différente peut être une opportunité.
Pensez au mouvement DNVB (Digital Native Vertical Brand) par exemple, Le Slip Français (sous vêtements) ; Bergamotte (fleurs) ; Tediber (matelas) ; Gemmyo (joaillerie). Ces entreprises ont toutes choisies une verticale particulière, un marché bien spécifique et ont changé le service et la communication sur un marché pourtant classique.
On peut appliquer à l’entrepreneuriat la maxime de Lavoisier :
“Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme”
En substance, on n’invente rien de fondamentalement innovant. La majorité des choses qui existent ne sont que des transformations de ce qui existe déjà, une idée n’est pas forcément une innovation de rupture, c’est d’ailleurs très rarement le cas. Si on poussait le point à l’extrême, une façon d’entreprendre consiste à répliquer purement et simplement des idées : c’est le copycat.
L’exemple le plus parlant de copycat est Rocket Internet, qui en a fait sa marque de fabrique, son Business Model : Citydeal (inspiré de Groupon) Zalando (inspiré de Zappos), Foodora, Hellofresh, toutes sortent de Rocket Internet.
Le processus consiste à prendre des idées qui fonctionnent déjà et sont rentables sur un marché mais à les exécuter très rapidement (avec de gros moyens financiers) sur un autre marché. En pratique, ce n’est pas le même nom, pas le même logo, la propriété intellectuelle n’a pas été volée mais l’idée est la même et la finalité affichée est d’être racheté par l’entreprise à l’origine de l’idée.
Comme plus haut sur l’histoire de Facebook, c’est moralement discutable mais redoutablement efficace.
Trouver une passion
“Avant de trouver une idée d’entreprise, trouvez un hobby”
Cette courte vidéo de The Family illustre parfaitement le point : pour résumer, vous pratiquez un hobby sans arrières pensées, sans avoir le sentiment de travailler et avec passion, sur la durée. Si l’idée de “vivre de sa passion” vous fait rêver mais paraît un peu cliché et tout droit sorti de la bouche d’un YouTuber, vous devriez reconsidérer l’idée.
L’idée de transformer sa passion en entreprise est aujourd’hui plus d’actualité que jamais, on parle même de "Passion Economy”. Dans tous les domaines, le marketing, le dessin, la musique, les finances… des créateurs passionnés créent des podcast, des newsletter, des cours, des formations, des communautés.
Hugo Amsellem, qui travaillait chez The Family a justement dressé un panorama des plateformes permettant aux créateurs de transformer leur passion en business.
Un bon moyen de faire la transition entre votre activité actuelle et ce projet d’entreprise reposant sur votre passion est de commencer petit à petit, à côté, sur votre temps libre, le soir et le week-end. L’idée d’avoir un “side project” est de plus en plus courante, surtout depuis les périodes de confinement.
Demandez vous ce que vous aimez faire, ce que vous savez bien faire, ce pour quoi on vous demande de l’aide et vous trouverez certainement des tas d’idées.
Trouver de l’inspiration et du soutien: le mouvement Build in Public
Le mouvement build in public fait échos à ce dont on parlait plus haut, l’idée de parler de son idée justement. Si vous n’êtes toujours pas convaincus de la nécessité de parler de son idée pour être sûr qu’elle répond bien à un besoin, que des personnes sont prêtes à l’utiliser ou à l’acheter, ou encore pour avoir des opportunités, rencontrer un associé etc. alors lisez la suite :)
Le mouvement build in public se développe depuis quelques années. Concrètement, des entrepreneurs construisent leur entreprise “en public”, ils partagent l’idée, les avancées, les résultats, les stratégies mises en place, les succès mais aussi les échecs. Évidemment, cette stratégie n’est pas adaptée à tous les projets d’entreprise mais lorsque c’est pertinent, c’est très puissant.
Indie Hackers est une communauté et plus généralement un mouvement d’entrepreneurs partageant leurs projets en public qui peut vous inspirer pour trouver une idée, pour partager vos avancées et faire des rencontres.
Ikigai, une vie qui vaut la peine
Littéralement, “iki” signifie “vie” et “gaï” veut dire “qui vaut la peine”. C’est une vie dans laquelle on se sent “complètement aligné avec soi-même dans tous les domaines”. Trouver son Ikigai, c’est trouver un projet qui est aligné avec :
ce que vous aimez faire
ce dans quoi vous êtes bon
ce dont le monde a besoin
ce pour quoi vous voulez être payé
Dans ce contexte particulier de crise sanitaire et économique, notamment durant le premier confinement, on a pu observer un mouvement de prise de conscience et de recherche de sens. L’Ikigai est un bon moyen pour travailler sur ce point et travailler sur la durée, de façon pérenne.
Find your why
“People don’t buy what you do, they buy why you do it”
Ce Ted x Talks a déjà plus de 10 ans et pourtant il reste une énorme leçon.
Pourquoi ? comment ? quoi ? Toutes les entreprises répondent à ces trois questions au quotidien.
Simon Sinek explique que tout le monde sait ce qu’il fait (what) et la plupart savent expliquer comment ils le font (how), c’est-à-dire ce qui fait leur avantage ou leur caractère innovant (plus rapide, moins coûteux etc.) mais très peu savent ou communiquent pourquoi ils le font (why).
À la question pourquoi, la réponse n’est jamais “pour l’argent”, évidemment que toute entreprise a vocation à faire de l’argent mais ce n’est qu’un résultat, quel est le but, la raison d’être de l’entreprise ?
Les entreprises qui réussissent le plus massivement à créer de la valeur et des valeurs sont celles qui agissent, pensent et communiquent en commençant par le pourquoi (why) avant de répondre au comment et au quoi.
Simon Sinek donne l’exemple d’Apple : comment expliquez vous que vous achetiez chez Apple aussi bien un ordinateur, qu’un téléphone, que des écouteurs ou une télévision ? parce qu’Apple a créé une marque et une stratégie de communication autour d’une vision fondée sur l’innovation et le “think different” pour se distinguer de la concurrence et gagner des parts de marché.
D’autres personnes font des ordinateurs ou des téléphones, et ne font même que ça et pourtant on préfère aller chez Apple.
Bonus : 3 podcasts sur l’entrepreneuriat
Generation Dot It Yourself
Un incontournable, j’en ai écouté des centaines d’heures en 2020 sur Spotify. C’est une ressource immense pour comprendre comment les entrepreneurs à succès ont commencé, comment ils ont évolué, comment leur business tourne. Chaque épisode revient en détail sur des succès et on apprends toujours quelque chose.
Un épisode qui m’a particulièrement marqué est l’un des dernier, l’épisode #189 avec Benjamin Gaignault d’Ornikar. Ici par exemple, j’ai été impressionné par deux choses que je respecte chez des entrepreneurs : la résilience et l’opportunisme (i.e. s’adapter pour saisir des opportunités).
La résilience de se battre sur la durée, ici 7 ans alors qu’on a des obstacles réglementaires, des concurrents, un marché traditionnel, un désaccord entre associés…
L’opportunisme pour commencer par proposer du code de la route en ligne, à une auto-école pour ensuite s’attaquer au marché de l’assurance auto. Il faut bien commencer quelque part et le fameux “pivot” est bien une réalité.
Koudetat
The Family, on aime ou on n’aime pas mais il faut bien reconnaître qu’ils ont réussi ces cinq dernières années à rassembler une énorme communauté, à fédérer autour d’eux et surtout à évangéliser et apporter beaucoup de ressources.
Deux vidéos que j’ai trouvées particulièrement intéressantes et qui sont liées sont celle sur les muses : à l’opposé des start-up qui lèvent des fonds et ont une croissance folle, les muses sont comme les side-project, des business qui génèrent de l’argent en étant en grande partie automatisés.
Business Impact
Un format récent et très intéressant, mes deux épisodes préférés sont ceux avec Anthony Bourbon (Feed), qui était d’ailleurs auparavant juriste et celui avec Owen Simonin (Hasheur)
The Farmspot
Deux amis qui explorent chaque semaine plusieurs idées de business et de découvertes en tout genre autour de la tech, des crypto, etc. et qui échangent sur ces opportunités : c’est hyper intéressant, de vrais snipers qui détectent des projets peu connus.
Conclusion
Voilà c’est tout pour aujourd’hui. Maintenant vous avez les clés ou au moins certaines pistes pour explorer le monde des idées (s/o Platon). Ça m’a fait plaisir de revenir sur tout ça et de le partager, ça m’a aussi rappelé certaines choses.
Si cet article vous a plu, pensez à le partager auprès des personnes qu’il pourrait intéresser.
À bientôt,
Encore une super newsletter.
Effectivement le combo why+ikigai est très puissant !
Merci !